C’est le dernier film de Stephen Daldry qui, comme dans Billy Elliot, s’intéresse à un moment précieux appelé aujourd’hui la pré-adolescence.
Rafaël, Gardo et Rato ont 14 ans, ils vivent pratiquement dans l’énorme décharge où tous, jeunes, vieux, femmes, hommes, trient les détritus – trash – pour gagner leur vie. L’un deux va faire une trouvaille qui va les entrainer dans un milieu politico-policier particulièrement corrompu. Pauvreté, violences policières, exploitation et travail des enfants, disparités sociales et financières... Daldry et son scénariste Richard Curtis (à qui l’on doit le scénario de nombreuses comédies sentimentales britanniques : Love Actually, Coup de foudre à Notting Hill...) veulent nous montrer le Brésil qui souffre, pas celui du carnaval, de ses footballeurs et de ses filles en micro bikini ! Toutefois aucun misérabilisme dans cette adaptation du roman éponyme d’Andy Mulligan. Ces jeunes garçons, tous trois acteurs amateurs, nous communiquent leur optimisme et leur énergie et, dans cette chasse au trésor, ils ressemblent à de jeunes félins insaisissables et facétieux. Aucun apitoiement non plus : l’image, la photographie, sont tellement travaillées que la décharge paraît être un lieu de vie tout à fait convenable... Cinématographiquement parlant, les belles couleurs atténuent la misère, et c’est le reproche le plus fréquent fait à ce film.
Les critiques françaises ont pour la plupart dénigré cette œuvre la qualifiant même de simpliste et de « post-colonialiste » : les gentils pauvres contre les méchants riches, les indigènes sont sauvés par les blancs. Il faut ne pas avoir vu ce film ou être vraiment de mauvaise foi pour ne pas voir dans la présence discrète mais solide d’un prêtre (Martin Sheen*), un brin désabusé mais jamais découragé, et d’une missionnaire un peu naïve mais courageuse, les témoins universels d’un seul message : l’Espérance !
Catherine Bertrand
Martin Sheen : Hispano-irlandais, né en 1940, une soixantaine de films à son actif, et autant à la télévision. Acteur engagé contre la guerre du Viet Nam (Apocalypse Now, 1979). Il a choisi son nom de scène en hommage au théologien et archevêque J. Fulton Sheen.
En 2010, il joue dans The Way, réalisé par un de ses enfants, le rôle d’un père marchant sur les traces de son fils décédé sur le chemin de Compostelle.
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