Après un périple d’un an qui le conduira des steppes de Sibérie en France, Barthélémyde Lesseps, qui avait été adjoint à l’expédition en qualité d’interprète franco-russe, arrive à Versailles porteur des résultats scientifiques et stratégiques de la mission confiée à La Pérouse par Louis XVI trois ans auparavant. Il est accueilli en héros, sans se douter du sort fatal qui attend les membres de l’expédition.
Exceptionnel par son ambition et les moyens mis en œuvre, le voyage autour du monde entrepris par Jean-François Galaup de La Pérouse (1741-1788) a tenu en haleine son époque et continue à fasciner ceux qui cherchent à comprendre les circonstances de son épilogue tragique.
Partis le 1er août 1785 pour quatre ans, deux navires, L’Astrolabe et La Boussole, quittent Brest avec, à leur bord, plus de deux cents personnes dont dix-sept scientifiques dans le but de compléter cartes et répertoires, mais aussi d’ouvrir de nouvelles voies de commerce en Extrême-Orient.
Après le Chili, l’île de Pâques, puis Hawaï, voici l’Alaska, où meurent vingt et un marins dans le naufrage de deux chaloupes. L’expédition poursuit vers San Francisco, la Chine et les Philippines. Après avoir observé les côtes méconnues de la Corée, elle rejoint la péninsule russe du Kamtchatka. C’est là que Barthélémy de Lesseps quitte ses compagnons afin de ramener au roi, par voie de terre, les documents de la seconde partie du voyage. Bloqué par le mauvais temps de l’hiver dans la péninsule du Kamtchatka, Lesseps doit attendre le printemps de l’année suivante pour voyager à travers la Russie qu’il traverse en traîneau à chiens, «ballon chaud» et train.
De son côté, La Pérouse reçoit l’ordre de se rendre en Australie pour espionner les Anglais. Il reprend la mer… Les dernières nouvelles données par les Français proviennent des quelques lettres transmises aux Anglais de Botany Bay en Australie, le 10 mars 1788. Alors commence le mystère La Pérouse.
Pendant quarante ans, le silence retombe sur l’expédition. C’est finalement l’Irlandais Dillon qui lève le mystère en acquérant en 1826 dans l’archipel des îles Salomon une épée en argent de confection française, premier indice d’une enquête qui permit de localiser le naufrage sur Vanikoro. Les recherches se poursuivent de nos jours pour éclaircir les circonstances de la perte de l’expédition La Pérouse, certainement victime d’un cyclone.
Clio
Actuailes n° 75 – 18 octobre 2017
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