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20 janvier 2017 « Inauguration Day »

20 janvier 2017 « Inauguration Day »

24-01-2017 à 20:31:38

La cérémonie de l’inauguration présidentielle est une tradition américaine qui s’est fixée au fil des dernières élections ; elle laisse peu de place à la nouveauté. 

Une cérémonie classique

La journée a débuté pour Donald Trump et sa famille par un office religieux baptiste dans l’église située derrière la Maison blanche, lieu de résidence et de travail des présidents américains. Dans ce bâtiment hautement symbolique depuis Georges Washington, a suivi une rencontre entre l’ancien et le nouveau président, avec leurs épouses respectives. « Les » présidents ont ensuite fait route ensemble jusqu’au Capitole, autre lieu historique. À cet endroit, devant une foule nombreuse, le 45e président a prêté serment devant le chef de la Cour suprême1 selon la formule consacrée : « Je promets que je remplirai fidèlement la fonction de président des États-Unis et ferai de mon mieux pour préserver, protéger et défendre la constitution des Etats-Unis ». Donald Trump a prêté serment sur deux bibles, celle utilisée par l’un des premiers présidents, Abraham Lincoln, et celle reçue de sa mère lorsqu’il était enfant.

Trump est ainsi le plus vieux président à prêter serment (pour un premier mandat) et à parvenir à ce niveau suprême de responsabilités sans aucune expérience politique, diplomatique ou militaire. Le nouveau président a ensuite passé des troupes en revue, puis différentes parades se sont ensuite mises en marche alors que la soirée a été l’occasion de différents bals et concerts.

Un mandat court aux objectifs ambitieux

Au-delà du cérémonial et du protocole, ce jour marque le début d’un mandat de quatre ans pendant lequel le président Trump et son vice-président, Mike Pence, vont diriger le pays et devront mettre en œuvre le programme pour lequel ils ont été élus. Cette durée est courte pour prendre des décisions importantes et surtout produire des résultats dont l’intérêt pour les Américains n’est pas forcément ressenti instantanément. Ce temps limité demande aux présidents d’être à la fois rapides mais également très intelligents pour savoir comment prendre les meilleures décisions pour le pays tout en obtenant des résultats positifs assez tôt qui leur permettront éventuellement d’être réélus pour poursuivre leur travail après ces quatre ans…

Les discours inauguraux donnent généralement le ton politique des présidences à venir. Trump a repris les thèmes majeurs de sa campagne : sous le slogan de « refaire de l’Amérique un grand pays », il a promis de restaurer la force de la nation et de la rebâtir de l’intérieur, notamment en ramenant des emplois, en restaurant les frontières et en rendant aux Américains richesse et rêve2, martelant « qu’à compter de ce jour une nouvelle vision va conduire les USA : America first3 ». Le président Trump a parlé de ce jour comme étant « historique », non pas en raison du bonheur d’être élu président, mais de sa volonté de redonner le pouvoir aux Américains qui ne seront plus « jamais ignorés ». Critiquant l’enrichissement des politiciens qui ont profité d’un véritable système politique les servant davantage que leur pays, il s’est aussi voulu unificateur en affirmant, par exemple, que « Blancs et Noirs ont tous le même sang rouge des patriotes »4. 

S’ouvre une nouvelle ère

Si, avant son élection, Trump était connu des Américains pour son émission de téléréalité et sa richesse tirée des affaires immobilières, les prévisions relatives à son comportement politique conduisent souvent au mot « imprévisibilité » qui ne satisfait pas ses opposants tant aux États-Unis qu’à l’étranger : ils aimeraient être rassurés en sachant à quoi s’attendre. Ce qui est prévisible, c’est l’ouverture d’une ère politique particulière, caractérisée par des changements d’orientation par rapport à son prédécesseur. Son élection est le fruit de la lassitude de bon nombre de ses compatriotes qui voit en lui le moyen de reprendre la parole, fatigués d’un système politique où le service désintéressé du pays ne semble pas être la valeur première. Contrairement à de nombreux médias et personnalités qui condamnent d’emblée le nouveau président à cause de certaines de ses déclarations, ne semble-t-il pas plus juste de faire preuve de patience et de recul pour laisser sa chance à ce novice de la politique et le juger dans quelque mois sur ses actes ?

 

Parmi les domaines qui constituent son champ d’action et suscitent les attentes des Américains, il faudra suivre notamment ses décisions dans divers domaines :

la protection santé : il va revenir sur le système de santé très controversé appelé « Obamacare » – système institué par le président Obama) ;

 l’immigration : limite de l’afflux d’immigrés illégaux, construction possible d’un mur sur la frontière avec le Mexique, renvoi dans leur pays des criminels étrangers, augmentation des pouvoirs de la police des frontières et renforcement des contrôles ;

 le commerce : avec la Chine notamment et une révision possible des différents accords commerciaux internationaux s’ils sont jugés désavantageux pour les États-Unis ;

la stimulation de l’économie nationale : supprimer certaines lois entravant le développement économique, favoriser le maintien des emplois aux États-Unis ;

la défense et la lutte contre le terrorisme : intensifier la guerre contre L’État islamique.

Tout un programme parsemé de difficultés dont la réalisation demandera de rassembler les énergies de nombreux Américains pour les surmonter !

 

1. Juge le plus important des États-Unis qui doit arbitrer les problèmes juridiques les plus importants du pays.

 

2. Le mot « rêve » a un sens particulier aux États-Unis où chacun, s’il s’en donne les moyens,  peut profiter du cadre favorable offert par le pays pour réaliser ses rêves.

 

3. « Les États-Unis d’abord ! »

4. Ceci s’inscrit dans un contexte où ses détracteurs et de nombreux organes de presse le taxent de raciste alors que les faits n’appuient pas forcément cette critique : outre les nombreuses personnes de couleurs travaillant dans ses chantiers et hôtels (oncle Thom a pu discuter avec certains d’entre eux), on peut citer comme exemple concret contrant cette idée la désignation, en tant que ministre du Logement et du Développement urbain, du docteur Ben Carson, célèbre neuro-chirurgien afro-américain.

Actuailes n° 63 – 25 janvier 2017


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