Paul Kagame, le président du Rwanda, s’est rendu à Paris le 23 mai pour une visite de deux jours. Signe que le réchauffement s’accélère entre Paris et Kigali, alors que les relations sont tendues entre les deux capitales depuis 1994 et le génocide rwandais.
Il ne faut en aucun cas sous-estimer les difficultés du passé, a reconnu Emmanuel Macron. Nous n’allons pas tout normaliser du jour au lendemain. Mais nous avons la volonté de faire. » Pour le prouver, il a réservé un accueil de choix au président du Rwanda. Paul Kagame a en effet été convié à l’Élysée pour un déjeuner avec la fine fleur des patrons du numérique, comme Mark Zuckerberg (Facebook) et Satya Nadella (Microsoft).
Les deux dirigeants se sont ensuite retrouvés pour visiter le salon Viva-Tech (cf. p. 14), Paul Kagame nourrissant l’ambition de faire de son pays l’un des centres du numérique sur le continent.
La France a, en outre, apporté son soutien à la candidature de la Rwandaise Louise Mushikiwabo au poste de présidente de l’organisation internationale de la Francophonie (OIF). Ce soutien ne manque pas de surprendre alors qu’en 2009 Kagame a imposé l’anglais comme langue officielle du Rwanda à la place du français. Emmanuel Macron a réaffirmé que le « centre de gravité » de l’OIF était en Afrique. De ce fait, cela aurait « beaucoup de sens » que l’OIF soit de nouveau présidée par un Africain.
Le président rwandais a, quant à lui, insisté sur le rôle qu’il voit jouer à la France en Afrique, un rôle « complémentaire » de « soutien », notamment dans le domaine de la sécurité. La France n’a plus d’ambassadeur à Kigali depuis 2015, mais, selon Emmanuel Macron, il est encore trop tôt pour en nommer un nouveau.
Sacha Balbari
Actuailes n° 86 – 30 mai 2018
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