Un nouvel épisode marque cette interminable crise syrienne qui dure depuis 2011 et qui a entraîné la mort de plus de 340 000 personnes. Le samedi 20 janvier, à 17h, les autorités turques ont lancé une nouvelle opération militaire en Syrie. Nom de code : « Rameau d’olivier ».
L’objectif de l’armée turque est de conquérir une zone de trente kilomètres le long de la frontière turco-syrienne.
L’ennemi visé : les Kurdes syriens (souvenez-vous, les Kurdes sont un peuple dont une partie vit en Turquie, une autre en Iran, une autre encore en Irak et une autre enfin en Syrie). Pour simplifier, Ankara, la capitale de la Turquie, considère la majorité des Kurdes syriens comme des terroristes.
Le président turc Erdogan a déclaré que cette opération serait rapide. Mais rien ne dit que la Turquie parviendra facilement à atteindre ses objectifs.
Même si l’armée turque a déployé des chars Leopard II à la frontière, elle aura du mal à les employer. La géographie de la zone de combat est montagneuse et assez boisée. De plus, face aux Turcs et à leurs alliés, les combattants kurdes syriens sont déterminés : ils défendent leur région, leurs foyers, leurs familles.
Cette opération n’est pas du goût des pays occidentaux.
En effet, la coalition internationale contre Daech, dirigée par les États-Unis et à laquelle appartient la France, travaille avec les Kurdes syriens pour détruire Daech en Syrie. C’est-à-dire qu’elle les forme, leur délivre des équipements et les appuie au moyen de frappes aériennes. La coalition redoute que l’attaque turque ne détourne les Kurdes syriens de la lutte contre Daech.
Finalement l’opération Rameau d’olivier complique le jeu des alliances.
Les États-Unis et la Turquie sont alliés. Les États-Unis et les Kurdes syriens sont également alliés : il ne s’agit donc pas d’une situation simple à gérer pour Washington, la capitale des États-Unis…
Actuailes n° 80 – 31 janvier 2018
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