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Portrait d’Olga dans un fauteuil de Pablo Picasso (1881-1972)

Portrait d’Olga dans un fauteuil de Pablo Picasso (1881-1972)

08-06-2017 à 11:51:21

                            

Carte d’identité de l’œuvre

Date : peint en 1918

Taille : 130 x 89 cm

Technique : Huile sur toile

Lieu d’exposition : Musée Picasso, Paris

 

Ce portrait d’Olga a été peint par Picasso l’année de leur mariage. La jeune femme était une danseuse russe, que Picasso a rencontrée alors qu’elle voyageait avec la troupe des ballets russes et qu’il peignait des décors pour un de leurs spectacles.

 

Olga est assise, à peine assise, pourrait-on dire, tant elle semble suspendue sur la toile, comme collée sur le décor, sans un mouvement. Son regard est mélancolique, perdu dans le lointain. Nul ne sait pourquoi aucun sourire ne vient éclairer ce charmant visage. Les traits sont fins et la carnation de la peau, très claire, est nuancée. La pose est naturelle, un bras est appuyé sur le dossier, la main droite tombant en un élégant mouvement. L’autre main tient un éventail, signe de raffinement, légèrement entrouvert. L’objet est décoré, peint probablement, mais nous ne pouvons pas voir quel en est le dessin. Les jambes sont croisées. La coiffure est sage, les cheveux bruns et brillants sont retenus en chignon.

Le fond du tableau n’a pas été travaillé – les traits de crayon de l’esquisse sont encore visibles par endroit – et l’ombre est juste à l’état d’ébauche, laissant une impression d’inachevé alors que le portrait lui-même est d’une grande finesse de réalisation. Dans quel décor se trouve-t-on ?

Le peintre ne nous laisse aucun indice.

                                                               

L’ensemble est sobre. Seule la riche tapisserie du fauteuil est une abondance de feuilles, fleurs, grappes de raisin et vrilles de vigne, luxuriance d’une nature stylisée sur un fond noir. Noire aussi, la robe, dont les drapés sont figurés grâce à de nombreuses nuances de gris. Noir sur noir, les deux ne se confondent pas, car le contraste est assuré par l’opposition entre la tapisserie aux couleurs variées et la robe presque unie. Des fleurs brodées viennent néanmoins en éclaircir par endroit la couleur sombre. La finesse de l’étoffe nous est montrée par les plis asymétriques que forme le vêtement au niveau du décolleté, suivant ainsi la pose que prend la jeune femme. Aux épaules, la transparence laisse deviner la peau du sujet.

 

 

 

Rendez-vous au musée Picasso jusqu’au 3 septembre 2017 pour découvrir une partie de l’œuvre de Picasso, autour de la figure de son épouse Olga. http://www.museepicassoparis.fr/

 

Sophie Roubertie

 

Actuailes n° 71 – 8 juin  2017


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