Ce tableau est un « capriccio » ou caprice, représentation d’un paysage imaginaire composé de bâtiments et de ruines. Il est l’expression d’une fascination nouvelle pour les bâtiments antiques qui se fait jour au XVIIIe siècle. La succession de colonnes et d’arcs, dans une perspective impeccable, donne une grande profondeur à la scène et nous emmène très loin, dans une promenade en bateau sur ce canal… Les palais somptueux qui baignent dans l’eau et que l’on aborde uniquement par les quais, ainsi que les gondoles, évoquent évidemment Venise, sans que l’on puisse reconnaître aucun lieu de la cité italienne.
Si l’architecture occupe l’essentiel du tableau, l’eau et le ciel y ont leur importance : les nuages cachent à peine le soleil, qui permet de faire jouer l’ombre et la clarté, dans un éclairage contrasté. Dans les nuances de roses et de gris, ils participent à la poésie qui se dégage de l’ensemble. Les façades sont inondées d’une lumière qui les dore.
La nostalgie s’invite aussi, avec le fronton en ruine de l’arc situé au premier plan. La végétation semble reprendre ses droits, les bas-reliefs* sont à peine lisibles, certains se sont décrochés et laissent la pierre à nu par endroits. Si les lieux sont mal entretenus, la vie continue, et c’est tout un ballet de personnages, badauds ou pêcheurs, qui anime la scène.
*bas-relief : sculpture présentant peu de relief, le sujet représenté ne se détachant que faiblement du fond. Ils forment ici une frise qui orne le haut du bâtiment.
Carte d’identité de l’œuvre Date : peint vers 1789 Taille : 129 cm x 183 cm Technique : Huile sur toile Lieu d’exposition : Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg (Russie) |
Le Louvre consacre une exposition à Hubert Robert au Louvre jusqu’au 30 mai.
www.louvre.fr/expositions/hubert-robert-1733-1808un-peintre-visionnaire
Elle sera ensuite présentée à la National Gallery of Art de Washington, aux États-Unis.
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