Le 24 septembre dernier, la NASA (National Aeronautics and Space Administration) a officiellement célébré son 60e anniversaire.
Douze ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’URSS crée la surprise en envoyant coup sur coup le premier satellite artificiel Spoutnik, qui émet un simple bip radio, puis le premier vol « habité », avec la chienne Laïka. Les États-Unis sont en proie à une terreur immense : la population craint que l’espace ne soit utilisé à des fins militaires, pour les espionner et surtout les bombarder.
En février 1958, après les échecs de l’armée américaine à envoyer à son tour une fusée en orbite, Eisenhower, alors président, et Nixon, son vice-président, s’affrontent sur la nature de la réponse à donner. Eisenhower se laisse convaincre et signe fin juillet l’acte de naissance d’une agence civile.
La première décennie est marquée par les premières missions humaines et la course à la Lune, qui offrira le triomphe du « petit pas » de Neil Armstrong sur notre satellite.
Pendant plusieurs années, l’agence va échapper aux tentatives de contrôle militaire. Dans les années 1970, le président Carter va jusqu’à obliger les soldats à passer par la NASA pour leurs déploiements de satellites. La NASA multiplie les missions lunaires et une mission commune avec la Russie en 1975 montre les progrès des relations diplomatiques.
Une nouvelle ère commence en avril 1981 avec la navette Columbia, qui permet d’envisager la construction et la réparation de structures dans l’espace. L’explosion tragique de Challenger en 1986 offre le prétexte à l’armée pour reprendre son autonomie et force la NASA à une pause de deux ans. L’utilité des navettes n’est consacrée dans l’esprit du public qu’en 1993 avec la réparation du satellite Hubble, puis couronnée par la création de la station spatiale internationale à partir de 1998.
L’ambiguïté de l’agence, à la frontière du civil et du militaire, reste entière aujourd’hui, avec des lancements et des immatriculations confidentiels de satellites pour le compte d’agences fédérales ou des besoins stratégiques, largement dominés cependant par le grand nombre de ses programmes scientifiques.
La NASA rêve notamment de repartir pour de longs voyages et multiplie les satellites et les robots d’exploration lointaine, mais sans avoir vraiment les moyens de matérialiser « une nouvelle frontière » à franchir.
Le savais-tu ?
Hubble est le premier gros télescope optique jamais mis en orbite. Il a conduit plus d’un million d’observations et scruté des objets à 13 milliards d’années-lumière ! Son successeur, le James-Webb Space Telescope, qui était prévu pour 2019, ne sera finalement pas prêt avant 2021.
René J. Quatrejas
Actuailes n° 90 – 17 octobre 2018
Actuailes 2024 © Tous droits réservés. Conditions d'utilisation with & by Website-modern - Se connecter