Alors que François Fillon tente de rester dans la course à la présidence de la République, Marine Le Pen connaît elle aussi des démêlés avec la justice tandis qu’Emmanuel Macron semble monter dans les sondages. Actuailes fait un point de situation sur cette campagne à rebondissements.
François Fillon connaît des difficultés croissantes : il a annoncé être convoqué le 15 mars prochain chez le juge d’instruction en vue d’une éventuelle mise en examen (une personne mise en examen est une personne mise en cause dans une enquête dirigée par un juge d’instruction ; cela ne veut pas dire qu’elle est coupable, seul le juge le déterminera.). Malgré cela, il ne veut pas retirer sa candidature, contrairement à ce qu’il avait affirmé par le passé. Mais il semble être de plus en plus isolé dans son propre camp : son porte-parole, son directeur de campagne et plusieurs personnalités politiques de Droite (dont Bruno Le Maire) ont en effet décidé de lui retirer leur soutien et appellent désormais à une solution de remplacement… Le candidat a également été abandonné par l’UDI (Union des démocrates indépendants, un parti politique situé au centre-droit à qui François Fillon avait pourtant décidé de donner des postes de députés intéressants).
Devant la multiplication des obstacles, François Fillon reste pourtant ferme dans son intention d’aller au bout de cette campagne présidentielle. Un rassemblement de soutien réunissant cinq fois plus de personnes que n’en attendaient les organisateurs a eu lieu place du Trocadéro à Paris dimanche 5 mars. Les manifestants confiaient leur agacement devant une affaire « montée de toute pièce » selon eux et dénonçaient l’attitude des personnalités politiques de la Droite et des médias qui « leur confisquaient leur vote » en s’acharnant sur François Fillon.
Marine Le Pen connaît, elle aussi, des difficultés, dans une moindre mesure. Elle est en effet accusée par la justice française d’avoir diffusé des images violentes sur Internet via son compte Twitter. Pour qu’elle soit entendue par un juge, le Parlement européen (au sein duquel la candidate occupe un siège de député européen) a décidé de lever son immunité parlementaire, c’est-à-dire la disposition qui « protège » les députés de la Justice. Cette décision est potentiellement source d’ennuis pour Marine Le Pen puisqu’elle est, elle aussi, convoquée chez un juge d’instruction vendredi 10 mars dans le cadre de possibles fraudes dans la rémunération de ses assistants parlementaires.
Pour Emmanuel Macron, tout semble aller pour le mieux puisqu’il ne cesse de progresser dans les sondages. Le candidat du mouvement « En marche ! » a reçu le soutien de François Bayrou, personnalité politique située au Centre et qui avait soutenu François Hollande contre Nicolas Sarkozy lors du deuxième tour de la campagne présidentielle de 2012. Contrairement à tous les autres candidats, Emmanuel Macron vient seulement de révéler son programme, ce qui n’a pas manqué de multiplier les critiques à son égard, car il était difficile de savoir quelles ambitions il nourrissait pour notre pays.
Selon les derniers sondages, Emmanuel Macron se qualifierait au second tour juste derrière Marine Le Pen et loin devant François Fillon. Mais l’histoire récente nous a appris à rester méfiants, car ces mêmes sondages prédisaient la défaite de Donald Trump aux États-Unis et la victoire d’Alain Juppé aux primaires de la Droite… et les rebondissements de cette campagne présidentielle ne sont sans doute pas terminés. Cependant, à moins de cinquante jours du premier tour, il serait temps d’aborder les vrais sujets de préoccupation des Français (chômage, insécurité, terrorisme, politique étrangère…) sur lesquels il n’y a pas encore eu de vrais débats.
Actuailes n° 65 – 8 mars 2017
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