Quelle magnificence dans la représentation de ce grand magistrat ! Ce portrait équestre est traité avec une grande rigueur. Tout est à sa place, et le mouvement des six pages, lent et d’un grand calme, s’approche de l’ordonnancement d’un ballet, avec des jeux de jambes et des positionnements des corps harmonieux. Seul l’œil vif du cheval semble apporter un peu de fantaisie.
Les pages, s’ils sont habillés dans les mêmes tons gris bleuté, blanc et ocre, ont des vêtements d’apparat tous différents. Le ciel sombre, très couvert, est le seul élément d’un décor dépouillé, qui tranche avec l’éclat des étoffes.
Tout souligne l’importance du personnage, sa position dans la partie haute du tableau, la richesse de son manteau doré, le harnachement somptueux de son cheval. Jusqu’aux ombrelles, qui seraient bien en peine de protéger d’une pluie éventuelle, mais attirent le regard sur le chancelier, en un symbole de protection (rappelant ainsi que le chancelier était un protecteur des arts).
Dans cette situation privilégiée, le chancelier tourne la tête dans notre direction, il nous regarde bien en face. Il est grave, sans être hautain, et ne paraît pas se considérer comme étant au-dessus de ses spectateurs.
Le musée du Louvre-Lens propose, jusqu’au 18 juillet, une exposition autour de « Charles Le Brun, peintre du Roi Soleil », qui permet de découvrir la place importante de l’artiste dans Versailles et d’autres lieux où il a œuvré.
Actuailes n° 54 – 8 juin 2016
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