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Les « limites planétaires » Les particules fines, réalité ou prétexte à réduire la population ? (1)

Les « limites planétaires » Les particules fines, réalité ou prétexte à réduire la population ? (1)

29-09-2015 à 18:31:35

L’ONU a adopté en septembre 2015, les « objectifs de développement durable » (ODD) pour les années 2015-2030. Le but est de « contribuer à orienter la perception du public en ce qui concerne les enjeux complexes du développement durable ».

L'objectif ODD numéro 2 prévoit que « tous les pays ont droit au développement qui respecte les limites planétaires [...] et qui contribue à stabiliser la population mondiale d’ici le mi-siècle ».

Dans une série d’articles, nous allons réfléchir à une double question.

Ces limites sont-elles fondées scientifiquement ? L’étude, parue sur le sujet le 15 janvier 2015 dans la revue Sciences express, est-elle sérieuse ?Ou bien ces limites planétaires sont-elles un prétexte à justifier une « stabilisation de la population mondiale » par des moyens plus ou moins moraux ?

Commençons par la problématique des « particules fines » circulant dans l’atmosphère.

 

Qu’appelle-t-on des particules fines ?

Les scientifiques les appellent des « aérosols », c’est-à-dire un ensemble de fines particules, solides ou liquides en suspension dans un milieu gazeux. On distingue les particules en fonction de leur taille. Celles qui ont un diamètre inférieur à 2,5 micromètres s’appellent des PM25 (de l’anglais « particulate matter »).

Le problème tel qu’il est posé par les scientifiques de l’ONU

L’étude de Sciences express affirme que « les aérosols ont des graves répercussions bien connues sur la santé humaine, et conduisant à environ 7,2 millions de décès par an ». Pour vérifier de tels chiffres, il faudrait que l’Organisation mondiale de la santé fasse appel à des études dites épidémiologiques. Or, ces études ne font que de simples juxtapositions de courbes de mortalité et de courbes de pollution, en particulier dans les pays les plus pauvres. Or, on devine bien qu’il y a pas mal d’autres causes de mortalité dans ces pays : l’absence de vaccinations, les déséquilibres nutritionnels, etc.

On ne peut donc pas parler de preuve.

Les particules fines sont-elles causées par la pollution humaine ?

L’étude met en avant les émissions de polluants par l’homme. Pour les pays pauvres, on parle de « la cuisson, dans les ménages, sur charbon, bois et poêles ». Dans les pays développés, on parle des émissions polluantes des industries ou des automobiles. Certes, il existe dans le monde des villes très polluées par l’activité humaine. Mais dans beaucoup de pays riches, le développement économique a permis de trouver des moyens de réduire ces pollutions. Au XIXe siècle, Londres était réputé pour son « smog ». Aujourd’hui, ce phénomène a pratiquement disparu. L’étude de l’ONU reconnaît d’ailleurs que « les comparaisons dépendent des conditions météorologiques ». Peut-on comparer l’atmosphère ambiante de villes exposées aux climats océaniques et aux climats continentaux ?

L’étude scientifique est-elle sérieuse ?

Après avoir fait une affirmation catastrophique, le document reconnaît que « la connaissance définitive des sources ou caractéristiques des spécificités de particules fines qui seraient en corrélation à long terme avec la mortalité fait défaut ». L’étude admet donc qu’elle n’est pas fondée scientifiquement.

Les causes naturelles de pollution en particules fines

Certaines estimations parlent de milliards de tonnes de poussières fines qui sont émises chaque année par les vents de sables, le pollen et les dizaines de volcans en activité autour de la planète.

* les vents de sables

On parle rarement des tempêtes de sable qui sévissent tout autour de la planète, y compris sur les grandes villes. Ce ne sont pas que les villes proches de déserts qui sont touchées : en France, le 1er avril 2011, « La chaîne météo » a parlé de 2 à 3 cm de sable à Paris, voire la formation de congères de sable de 10 cm au pays Basque. Aux USA, également, la ville de Phoenix a été touchée le 3 juillet 2014. Il ne s’agit là que d’un rapide aperçu extrait d’Internet.

La NASA a réalisé une étude à partir de données satellites, et mesuré la répartition du sable qui voyage du désert du Sahara à la forêt amazonienne. Elle chiffre à environ 182 millions de tonnes le volume de sables qui quitte l’Afrique chaque année.

* Les éruptions volcaniques

Lors d’une forte éruption, un énorme volume de particules de poussières s’élève dans l’atmosphère jusqu’à la troposphère et souvent assez haut pour atteindre la stratosphère.

À cette hauteur, les vents sont assez forts pour faire circuler les poussières tout autour de la Terre parfois pendant plusieurs années.

Il y a 1511 volcans actifs sur Terre, dont une soixantaine est en éruption chaque année. Depuis une vingtaine d’années, le nombre de volcans actifs est en augmentation. Si on extrapole cette donnée aux 20 à 200 millions de tonnes d’aérosols qui sont émises par volcan, on en arrive à parler de volumes d’aérosols d’origine volcanique de l’ordre du milliard de tonnes par an.

* Le pollen

Dans la moitié du monde, en quelques semaines, les plantes libèrent des milliards de tonnes de pollen dont les grains microscopiques vont, pour la plupart se perdre au vent. Or le pollen, lui aussi, est emporté à des distances considérables. Ainsi, on a retrouvé du pollen d’ambroisie emporté par le vent à 3 000 mètres d’altitude et jusqu’à 600 kilomètres des côtes. Or, l’ambroisie, plante sauvage invasive, est la hantise des victimes du rhume des foins en Amérique du Nord. Elle peut produire un million de grains de pollen par jour. La concentration de grains de pollen peut atteindre de 100 à 500 grains par mètre cube d’air.

 

Conclusion

Il ne s’agit pas de négliger certains impacts négatifs de l’activité humaine. Toutefois, les études établissant des corrélations entre mortalité et activité humaine ne sont pas fondées. Il y a une forme de culpabilisation de l’activité humaine, alors que les causes naturelles des variations de teneur en particules fines dans l’air sont largement supérieures. Quand les problèmes écologiques sont mal posés, les solutions ne sont pas trouvées.

Stanislas de Larminat

Pour aller plus loin, cliquer ici ou sur  http://jeunes17.les2ailes.com

 

Mots compliqués

Aérosol

Mot moderne provenant de la compression des mots aero (air) et « sol » (solution). Un aérosol est un ensemble de particules solides ou liquides extrêmement petites formant une sorte de nuage artificiel. On les nomme en fonction de leur diamètre. Une particule PM25 a un diamètre inférieur à 2,5μm (35 fois plus petite que le diamètre d'un cheveu).

ONU

Sigle de « Organisation des nations unies ». C’est une organisation internationale regroupant, à quelques exceptions près, tous les États de la planète. Ses objectifs sont de faciliter la coopération dans le droit international, la sécurité internationale, le développement économique, le progrès social, les droits de l’homme et la réalisation à terme de la paix mondiale.

Organisation mondiale de la santéou OMS

Il s’agit d’une des agences de l’ONU. L’OMS est spécialisée dans les études et l’observation de la santé dans le monde. Il en existe de nombreuses autres comme la FAO, spécialisée dans le domaine de l’alimentation et de l’agriculture ; l’UNESCO, spécialisée dans l'éducation, etc.

Épidémiologique

Le mot épidémiologie vient du grec epidoemia qui signifie « à la maison ». En médecine, il a pris le sens d’une maladie qui atteint en même temps et dans « la même maison » (c’est-à-dire dans le même lieu) un grand nombre de personnes ou d'animaux. L’épidémiologie est la science de la santé des populations. C’est une science complexe, car, lorsqu’on est face à des causes multiples et compliquées, il faut essayer de distinguer les causes entre elles.

Smog

Il existe un mot anglais plus ancien : le fog qui signifie très généralement « brume, brouillard ». Le mot « smog » est la compression des mots anglais smoke (« fumée ») et fog. Ce mot a été inventé en 1905 pour décrire le mélange de brouillard et de fumée qui accablait périodiquement Londres.

NASA

Sigle d’une agence américaine spécialisée dans la recherche spatiale : National Aeronautics and Space Administration. Elle est réputée pour l’envoi de fusées dans l’espace. C'est également un grand centre de recherche scientifique en général.

Troposphère et stratosphère

La troposphère vient du mot grec tropos (« changement ») et sphaira (« sphère »). C’est la partie la plus basse de l'atmosphère jusqu’à 7 (au pôle) ou 16 km (à l’équateur). C'est la zone où sont observées les variations climatiques.La stratosphère s’étend au-dessus, jusqu’à environ 50 km. La température y augmente avec l’altitude.


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